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blue way
19 juin 2008

BOA VISTA 16°06’N-22°49’W approx

Arrivés dimanche matin, essai mouillage Nord : ancre dérape et autres bateaux semblent abandonnés, pas très inspirant. Mouillons donc côté Sud  (entre Boa Vista et un îlot qui s’appelle Sal Rei, comme le village d’en face, pas assez de profondeur au milieu, il faut donc choisir son entrée, Nord ou Sud) le bateau sera rangé à midi.

Toucan__copain_bateauUn unique voisin, le cata Toucan et, à son bord, une boule de poils noirs qui jappe dans notre direction.
D’abord il faut plonger (vérifier l’ancrage et frotter les anodes : ces petites excroissances métalliques sur lesquelles se fixe l’électrolyse, protégeant ainsi la coque. J’y suis allée à la brosse à métaux, elles avaient sérieusement besoin d’un coup de propre !) et puis MANGER !!! car moi très faim ! puis sieste et, enfin, sortir l’annexe et la gonfler… Boa Vista prépare toi car nous voilà !!
Première hésitation : où laissons-nous l’annexe ? Nous avons le choix entre une plage déserte assez proche de note mouillage mais loin du village ou une autre, bondée de bateaux posés sur leurs flancs, entre lesquels les gamins jouent au foot, les plus grands font concours de pompes et autres exercices de force sous le regard des filles qui commentent en riant, il y a aussi Ceux qui ramassent des trésors invisibles (à mes yeux, pour l’instant) sur le sol et Ceux qui se jettent allègrement dans l’eau du mini port, ressortent, courent et se rejettent… quelques pêcheurs vont et viennent sur des embarcations improbables… où allons-nous nous mettre ?! Nous demandons conseils, on nous regarde amusé et nous répond je ne sais quoi, bref, nous nous hissons entre deux autres coques, sur la Praia da Diante, la petite plage du village. 

praia_da_Diante

Les jours suivants nous opterons pour l’ancrage de l’annexe, c’est un peu plus loin mais beaucoup plus sécure, son fond rigide a été recollé à maintes reprises déjà  (avais-je mentionné que Martial l’a sortie des ordures et remise en état il y a quelques années ? sacré Martial !) et le fait de la glisser sur le sable à chaque fois, sans compter les jeux que les gamins s’inventent dedans, ne présage rien de bon… Pas envie de me retrouver, comme l’année dernière avec le beau trimaran, sur une annexe qui perd l’air et prend l’eau !

annexe_sur_autre_plage (sur l'autre plage)
Ma première joie fut de voir toutes ces coques, apparemment en bon état et, surtout, si colorées, qui jonchent la plage comme si elles y avaient poussé.

coque_de_Boa_Vista

coque_de_BoaVista

Certaines embarcations semblent différentes mais pour la bonne majorité, il s’agit de bateaux de pêche. Cela me change des navires aperçus jusqu’à présent à chaque escale. Certains propriétaires ont dû trouver « très classe » de peindre en proue le logo de grandes marques américaines, chacun ses goûts ! There are so many boats off the water that i just cannot count them, i even found some kilometers away from the shore, at the bottom of a new building for instance… well i shall describe « new building » i presume !
El pueblo es una pasada !! Aux limites du réel. Une sorte de mélange scénographique entre western bien cliché (le coup de vent qui soulève la poussière dans les « rues » désertes et science-fiction futuro-existencialiste… Boa Vista, la surprenante ! Des centaines (je pèse mes mots, des centaines !) de maisons ont été commencées puis laissées en cours de construction, parpaing apparent et barres de fer qui poursuivent des axes verticaux sans toits, le plafond du rez-de-chaussée fait office de toit, elles ont l’air abandonnées mais sont bel et bien habitées, si on les finissait, il faudrait alors payer une taxe excessivement chère, seuls les étrangers s’autorisent ce luxe, facile, donc, de reconnaître leurs adresses, il y a peinture et toit ; toutes les autres habitations semblent appartenir à un village abandonné, comme si tout le monde avait fui du jour au lendemain, laissant en plan le linge sur les fils, les chiens aux portes et des brouettes de pierres, de ciment… des gravats un peu partout. Il existe trois villages à Boa vista, je n’ai vu que Sal Rei, car, comme d’habitude, nous ne restons pas suffisamment pour découvrir réellement les lieux. Au Sud de l’île et pour 90% de sa superficie : DESERT !!
Le vent qui souffle ici semble aussi fort qu’à Fuerteventura (notre dernière escale), il paraît qu’il est inférieur mais le fait d’être au mouillage plutôt qu’amarrés à un ponton et les constructions étant moins hautes qu’aux Canaries, ce vent décoiffe carrément ! Par ailleurs il charrie une sorte de poussière brune qui vient se coller aux commissures des lèvres, autour des yeux… et je ne mentionne pas l’état du bateau : difficile de croire qu’il est arrivé blanc… Il a pris une couleur terre (assez seyante au demeurant !) et les panneaux solaires ont besoin d’une bonne douche pour recharger les batteries, le pont aussi car nous glissons sur la poussière humide !
D’une manière générale, je suis sous le charme : enfin un peu de dépaysement ! D’abord il fait clairement chaud, nous avons définitivement changé de latitude, et puis mes oreilles se réjouissent de ce nouvel environnement linguistique pas encore bien repéré. Il y a du portugais, bien-sûr, et du wolof (plus d’autres langues africaines, je présume (surtout dans la communauté guinéenne des vendeurs d’artisanat), que je ne reconnais pas hélas), de l’italien aussi (une grande majorité de touristes italiens ici, pourquoi ??) et ce fameux créole des îles (si différent à chaque île), qui mélange toutes les langues que je viens de citer et ajoute ses propres mots, accentuations et tournures… un délice à apprendre, mais pour l’instant MI KA SABE (= je ne sais pas) !!! J’ai retenu une chose importante cependant, une expression locale très usitée et rigolote : on dit FISH quand on est content ou qu’on aime quelque chose, on dit « FISH » comme on dirait « génial » ou « great », par exemple. Ici, on dit beaucoup FISH et moi aussi !
Il y a un nombre impressionnant de mouches un peu partout dans le village, et ça, ce n’est pas fish du tout ! Tellement que certaines ont parvenu à s’introduire dans le bateau, Martial ne les supporte pas, il les pourchasse, tapette en main, non sans me rappeler ma grand-mère ! Je les tolère tant qu’elles me laissent tranquille pendant la sieste ! Il y a tant de mouches à cause des ordures, je suppose, qui jonchent le sol partout. J’entends PARTOUT : au bord des maisons, sur la plage, au coin des « rues » (chemin poussiéreux, parfois pavés, souvent en terre sablonneuse)... En comparaison avec Gibraltar, je n’éprouve ni colère ni dégoût à ce que le recyclage des déchets n’existe pas ici, ça ne fait pas partie du premier groupe de priorités, en revanche je suis un peu déçue de ne pas pouvoir me balader nu-pieds sur le sable (dangereux, sans exagération) pas_pieds_nus et quand le vent m’amène des bouts de plastique gras dans les cheveux, je ne dis pas « fish » ! L’on peut voir (et entendre !!)  quelques grosses voitures pimpantes (genre pickups modernes) qui servent surtout de taxis. Il parait qu’il y a encore quelques années, l’île était vierge de ces engins affreux, comme j’aurais voulu la voir alors ! Ici, comme dans toutes les îles où je suis passée (mer de Chine, océan indien, Méditerranée et Atlantique), le tourisme détruit la nature et transforme la vie des gens (pas nécessairement dans le bon sens d’ailleurs).
Je ne peux clore un paragraphe sur Boa vista sans le dédicacer aux belles personnes rencontrées sur place : Jean-Pierre et Yohann qui parlent le franpañol comme moi, J-P (irlandais des Canaries, au prénom français et qui vit au Cap Vert) est le propriétaire du cata à côté de nous et la boule de poils noirs c’est Niña, ils forment une belle équipe ! Yohann leur très bon ami, ex champion de surf, a une boutique sur la plage, ils sont super et j’aimerais les revoir… pour une nav’ Cap Vert-Dakar sur Toucan, pourquoi pas ! Il y a aussi les argentins du Mc Rei, un restaurant qui avait été monté par un ami d’un ami de Martial, nous y sommes allés et j’ai commencé à rêver l’Amérique du Sud, devant leur carte du Monde, au mur, à écouter leurs histoires et noter leurs conseils… je n’aurai jamais assez d’une vie pour tout voir mais qu’importe, je me réjouis de faire cap vers un nouveau continent ! Une dédicace à Mo’ aussi, bien-sûr, l’artiste mi-capverdien mi-sénégalais qui a été si charmant, je passais devant sa boutique tous les jours, sur le chemin entre le bateau et le village. Encore bravo pour tes toiles ! Y, claro, la Vivi !! qué decir ?? eres fish tía, eres un encanto y espero sinceramente volver a verte prontito, cuidate mucho y cuentame algo cuando llegues a Brasil ! Y un abrazo grande a la Sao (quien quiero volver a ver tambien!).
Nous ne sommes restés que cinq jours pour des histoires de papiers entre autres. Sur l’archipel de dix îles, seules trois sont autorisées à enregistrer les étrangers (tampons d’entrée-sortie sur le passeport et surtout, fiche du bateau) et Boa Vista n’en fait pas partie. Nous nous sommes arrangés avec la capitainerie pour ne pas avoir à quitter l’île sur le champ et s’acquitter de l’administratif, on nous a fait comprendre que nous pouvions rester quelques jours ainsi, pas davantage. Etions censés passer par une des trois îles après être sortis de Sal Rei pour « tamponner », mais faisons route directe vers le Brésil ; pas de preuve que nous ayons été au Cap Vert, comme des pirates !! En réalité nous aurions pu rester un peu plus longtemps (bon état d’Esprit des autorités locales (pas autoritaires !)) et j’en aurais été ravie mais Martial avait envie de lever l’ancre, il se rend compte qu’il n’aura que peu de temps au Brésil avant de revenir en Europe et souhaite en profiter là-bas plus qu’ici… alors, nous repartons.
En ce qui me concerne, je compte bien revenir un jour ! inch Allah.

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Commentaires
I
tous trois très heureux d'avoir enfin de vos nouvelles et de constater que le voyage se poursuit le mieux possible.mille gros bisous européens chargés dans 'nos' nuages pour rencontrer vos ciels exotiques<br /> Papy, Mamie et Maman
blue way
  • don't know à quoi resemblera ce blog, i usually quit before finishing et ne suis pas amie des ordinateurs pero quiero experimentar algo nuevo. BLUE WAY because i'm about to recommencer à voyager, cette fois estaré navegando, mar y oceano, sailing my way.
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